Bannie
Je l'appelais père
Mais n'étais son fils
Doux comme une mère
Creusé d'un abysse
Éloigné des hommes
Et pourtant si proche
Si dieu lui pardonne
J'ai trop de reproches
Je servais son maître
Partageais son pain
Mais après la fête
Il me faisait sien
Arrachait mon aube
Caressait mon corps
Le matin à l'aube
Il priait encore
J'ai voulu m'extraire
Mais les dieux sont vils
Les croyants sont frères
Le prêtre est docile
Lui lorgnait mes fesses
Pendant tout l'office
Alors chaque messe
Était un supplice
Des années durant
Il m'a encensé
En me détruisant
Sans jamais sombrer
Aujourd'hui l'horreur
A refait surface
Et mes détracteurs
Sentent la menace
Chaque cathédrale
Jamais ne l'approche
Je tairai le râle
De son son de cloche
Je l'appelais père
N'étais point de lui
Perdus mes repères
Ma foi est bannie.
Benoît Malthet,
le 19 Février 2010.