Une simple erreur, et c'est le drame. D'un fait divers on fait scandale, à entendre et voir les commentaires à ce sujet. Inconcevable qu'une étudiante ait pu administrer ces médicaments, scandaleux qu'il n'y ait pas eu de contrôle du corps médical... Certes, on s'émeut tous et on plaint la femme qui a ainsi perdu son enfant à Lille, on soutient sa famille.
On ne parle pas ou à peine de la jeune fille qui était justement là pour se faire avorter. Quoiqu'on en pense, l'avortement n'est jamais une facilité, et ce drame environnant doit autant lui peser. A sa place, beaucoup se seraient senties encore plus coupables et responsables de cette erreur.
On en oublie aussi que la pauvre étudiante est à plaindre autant que les autres. Voir son avenir professionnel compromis par cette erreur, et à défaut, elle est bonne pour quelques périodes de dépression, de perte de confiance en elle, voire d'idées plus noires encore.
Fait divers donc, mais qui se répète. A Montauban, c'est le défaut d'assistance qui est mis en cause, dans le cadre d'un accouchement prématuré où la mère a été laissée seule pour accoucher... d'un bébé mort né.
Quelque soit le lieu, ce genre d'histoire est récurrente, parce que l'hôpital souffre d'un manque de moyens. Rien qu'un Paris, c'est près d'un million de jours qui sont dues au personnel hospitalier (heures supplémentaires non rattrapées, congés raccourcis...). Les sages-femmes et autres personnels médicaux qui défilent en sont conscients, mais apparemment pas l'état.
L'hôpital est au cœur du débat sociétal mais toujours relégué au second plan par nos élus qui préfèrent s'acharner sur le permis à point ou débattre sur une réunion de travail au seing de la fédération du football. On cache le prioritaire avec une multitude de réactions à chaud.
En attendant, la perte d'efficacité du service public entraîne sans doute autant d'erreurs et de décès que ce contre quoi on espère se battre en augmentant les sanctions routières. Sauf qu'un radar rapporte plus qu'un fonctionnaire...