Une larme de sang
Arrachées à la terre où régnaient leurs ancêtres
Déportées par la vie qui les plantèrent en France
Une plante meurtrie a beau changer de tertre
Elle n'en garde pas moins ses racines immenses
Immergées dans le poids des traditions anciennes
Quand la coutume est forte et plus suivie que loi
Regardées en paria mais pourtant restées reines
Dans l'esprit de leur pairs où se forgeaient leur choix
Répété chaque fois le même rituel
Dans le sang la douleur et dans l'abnégation
Pour autant tant baignées dans l'amour maternel
Que jamais un reproche contre la décision
Dégradant et bestial, de la torture en somme
Mais victimes ne sont que dans le jugement
N'est plaignant que l'état qui impose son dogme
Arrachant des enfants à leurs parents aimants
Ni plaisir ni désir juste l'acceptation
La sexualité ternie par l'ablation
Un usage ancestral où la femme est démon
Qu'on mutile et soumet par la simple excision.
Benoît Malthet,
le 03 Juin 2012.